Saturday, November 05, 2005

Faux départ



Vous êtes l’heureux acquéreur d’un billet d’avion Paris-Tel Aviv classe Economie ? Vous pensez avoir fait une affaire ? Vous vous trompez … Car oui, vous Madame, vous Monsieur, vous avez un peu moins d’une chance sur d’eux de vous êtres fait roulé. Il est en effet fort probable, qu’une fois arrivé à l’aéroport, on vous mette sur liste d’attente, puis qu'on vous déplace sur un autre vol, par manque de place. Sans le savoir, vous venez peut-être de vous faire devancer par un riche hommes affaires pressé, attendu d'ici quelques heures à Tel Aviv, et du coup, prêt à mettre le paquet pour voyager sur votre vol, dans votre siège moelleux. Capable de tout pour manger dans votre gamelle, amoureusement préparé par Air France… Un billet classe économie contre un compte en banque bien rempli. Je crains que vous ne fassiez pas le poids.
C’est exactement ce qui m’est arrivé. Une fois à l'embarquement, on m’a gentiment fait comprendre qu’il faudrait attendre le vol suivant de 14h45, non plus celui d’Air France mais celui… d’El Al, la compagnie aérienne israélienne. (oui, oui la même qui aujourd'hui a failli être victime d'un attentat aux Pays-Bas).
J’ai tout de même eu droit à une compensation financière de 400 euros et à un ticket resto pour aller bouffer gratos chez Maxim’s. Le rêve de ma vie. Sauf que manque de chance, les contrôles à El Al ont duré tellement longtemps, que le déjeuner tant convoité m’est passé sous le nez.
Et ce n’est qu’arrivée au stand d’El Al, que j’ai compris que les ennuis ne venaient que de commencer. Après un double interrogatoire musclé digne de ceux du Mossad, on m’a emmenée dans une petite pièce ou j’ai eu droit à une fouille au corps et à l’examen minutieux de mes valises. Pantalons, soutien-gorges, petites culottes, chaussures et sèche-cheveux. Tout y est passé. Sans oublier bien sûr mon ordinateur portable (qui au passage a voyagé sur le vol El Al suivant et que j’ai reçu le lendemain, dans l’après-midi, après avoir prié toute la journée pour que l’engin n’ait pas gelé dans la soute).Mon portable m’a été confisqué et a voyagé dans la valise ... puis à nouveau la fameuse séance de questions-réponses concernant cette fois-ci mon téléphone. " When did you buy it ? Do you know how to use it ? Show me how to turn it off. Show me what you have to do to send a message ? What do you have to do to call a friend ? How do you change the screen ? Please, change the music … "... Bref, on a fait mumuse comme ça pendant une bonne dizaine de minutes.
Puis j'ai attendu, attendu... jusqu'à ce qu'on me dise que ce n'etait pas sûr que j'ai une place sur ce vol là non plus ... Finalement, mes efforts ont payé. Et j'ai réussi (je ne sais pas trop par quel miracle), à embarquer. Pendant le vol, pas de repas digne de chez Maxim's mais un déjeuner kasher certifié, avec houmous, tagliatelles et patisseries orientales en dessert.
Au final, je ne leur jette pas la pierre à El Al. Au contraire, c’est rassurant de savoir que l’on voyage dans des conditions de sécurité optimales. Le seul petit problème, c’est que j’ai l’impression que les ultras-orthodoxes qui passaient derrière moi, on subi un interrogatoire beaucoup plus " light ". Pourtant, on a déjà vu des terroristes adopter les papillottes pour passer incognito.
Alors délit de sale gueule ou simple paranoïa … Le mystère reste entier.
NT

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