Friday, December 09, 2005

Quand la gauche israélienne descend dans la rue

C’est un vendredi matin comme tous les autres, rue Ben Yéhouda, l’artère commerçante principale de Jérusalem.
Les israéliens sont venus en famille, faire leurs courses de dernière minute avant le commencement du Shabbat. Toutes les composantes de la société israélienne - laïcs, religieux, jeunes et moins jeunes, russes ou encore éthiopiens -, se mélangent dans un joyeux brouhaha.
Les bouquets de fleurs en vente sur le trottoir partent comme des petits pains. Non loin de là, des religieux apostrophent un jeune soldat de Tsahal et l’invite à porter les teffilins. Des adolescents assis en toute liberté sur le macadam, se réchauffent au soleil de décembre en discutant joyeusement.


Quand soudain, une foule bourdonnante et surexcitée surgit du haut de la rue Ben Yehouda. Caméras de télévision et photographes se bousculent pour pénétrer au centre de la ruche.

" Qui est-ce ? Mais qui est-ce ", demandent, les passants avec curiosité, le regard tourné vers la foule qui se déplace en zig-zag, de boutiques en boutiques.
" Amir, Amir…", murmure-t-on. " Mais Amir qui à la fin ? ", demande un jeune israélien agacé, en se mettant sur la pointe des pieds. De nombreuses personnes ont grimpé sur les murets qui protègent les arbres de la rue Ben Yéhouda pour tenter d’apercevoir la vedette de la matinée.

L’invité surprise n’est autre qu’Amir Peretz, le nouveau candidat du parti travailliste aux prochaines élections de la Knesset. Le tombeur inattendu de Shimon Peres bénéficie depuis quelques temps d’une réelle popularité au sein de l’opinion publique. Et Peretz a compris que pour gagner, il fallait en jouer.
Juif marocain, il est le premier Sépharade à la tête du parti travailliste et se veut avant tout le " candidat du peuple ". La semaine dernière, il a même demandé à la Knesset que l’on remplace sa Mercedes blindée (attribuée d’office à chaque député), par une voiture plus bas de gamme, qui corresponde donc mieux à son image d'homme simple et proche des petites gens.

En s’approchant de plus près, on découvre un Peretz à l’aise et décontracté, protégé par des gardes du corps, des policiers et des soldats, eux, plutôt sur les nerfs et quelque peu dépassés.

La moustache généreuse, l’œil rigolard, sa chemise bleu roi légèrement entrouverte, Amir se déplace comme un poisson dans l’eau au milieu d’une foule amicale mais survoltée. Il serre des mains, lance des sourires charmeurs à tout ce qui bouge, rit à gorge déployée et se retourne l’air complice, lorsqu’on l’appelle par son petit nom.

Difficile de se frayer un chemin sans se faire refouler par les garde du corps d’Amir. Quant aux jeunes militants travaillistes qui distribuent des tracts, en tee-shirt bleus, (la couleur des pro-désengagement), ils bloquent le passage.
Passionnée par mon nouveau job de paparazette, je décide de me lancer dans une quête effrénée d’un morceau d’Amir à capturer sur mon numérique. Oui mais voilà, je suis loin de posséder le matériel photo de mes " confrères ". J’ai beau mitrailler en sautant lestement de muret en muret, ou me faufilant entre les gardes de sécurité, au péril de ma vie, mon appareil est trop lent pour réussir à prendre Peretz sur le vif.

Petit à petit cela dit, je me rapproche de ma cible… jusqu’à me trouver nez à nez avec lui. L'homme me regarde dans les yeux avec un grand sourire et me serre la main. Là, pas d’hésitation, quitte à avoir l’air ridicule, je le fixe, prête à tirer : les drapeaux israéliens font un très bon arrière-plan, le bleu de sa chemise est une merveille. CLIC. Le voilà capturé. L’ami Amir flatté, a du me prendre pour une groupie du parti travailliste. Le voilà qui ordonne à son garde du corps de nous prendre en photo.
Quel homme du peuple ce Peretz ! Sauf que, malheureusement pour lui, ce n’est pas avec moi qu’il risque de gagner une voix. Mais tout de même, j’espère qu’il sortira vainqueur de ces élections. Histoire de pouvoir dire un jour peut-être à mes enfants : vous voyez là sur la photo avec votre Môman, c’est Amir Peretz, le Premier ministre israélien… ".
Jouons un peu maintenant à " où est Amir ? "

3 comments:

Andrea said...

Félicitations aussi : ) on pourra faire une exposition de nos VIP en rentrant. Cécile avec son ministre du tourisme et députés, marie et ses prestigieux invités, Fabienne et son chanteur des Commores et Sarah et son consul et Barroso et ses stagiaires :p

fait plaisir de te voir en photo ^^

Anonymous said...

Ben oui sauf que je prends pas de photos dans les locaux de CNN (si si mais chut), et surement pas des invites !
Il va falloir que je fasse ami-ami avec les gens de la securite pour obtenir des captures d ecran des cameras de securite et alors vous verrez la pitite Marie qui dit bijour a Rumsfeld qui dit bijour a la camera ! grrrrrrrr...
Brzezinski et Maureen Dowd, meilleur et pire souvenirs ! A suivre...
Et sinon, pour revenir a notre Noemie nationale : BRAVOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !! Tu continues avec "Lost in UN headquarters" apres ?
Bizzzzz

Andrea said...

Oui c'était la question que je me posais, tu as intérêt à blogger sinon ça va trop me manquer ^^